Après deux ans de négociations, les laboratoires algérien Biopharm et anglo-suédois AstraZeneca sont arrivés à un accord portant sur la construction, dans la région d’Alger, d’une nouvelle unité pour la production locale d’une gamme de médicaments destinée aux pathologies oncologique, cardiovasculaire et neurologique. L’accord a été signé, hier, à la salle Hamma de l’hôtel Sofitel, par M. Abdelmadjid Kerrar, président du groupe Biopharm, et M. Tarek Rabah, vice-président d’AstraZeneca pour la région Afrique et Moyen-Orient, en présence du ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Djamel Ould Abbès, et du ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement, M. Mohamed Benmeradi. Le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière a indiqué, à cette occasion, que ce projet vise à encourager la production nationale de médicaments, de réduire progressivement la lourde facture des importations, de créer des emplois, d’assurer le transfert des technologies et du savoir-faire et une formation des compétences. L’Algérie importe 70% de ses médicaments. «La facture des importations des produits pharmaceutiques et des équipements médicaux atteint actuellement les trois milliards de dollars. Le montant des importations des médicaments anti-cancéreux a plus que doublé en deux ans (il est passé de 10 à 21 milliards de dinars)», a expliqué en substance le ministre, soulignant que la concrétisation de ce projet contribuera à concrétiser les objectifs fixés par l’Etat pour la promotion d’une industrie nationale de médicaments afin de couvrir 70% des besoins à l’avenir. L’unité de production devrait être opérationnelle prochainement pour produire et commercialiser d’ici deux ans, soit en 2014 les médicaments sus-cités. De son côté, M. Abdelmadjid Kerrar, président de Biopharm, un laboratoire pharmaceutique algérien privé, a mis en exergue les avantages de ce partenariat gagnant-gagnant affirmant que «cet accord de par l’importance de l’investissement consenti, apportera un réel transfert de technologie et de savoir-faire et renforcera les capacités de production nationale». Selon lui, «le succès de cet investissement requiert, pour son développement, le soutien des autorités algériennes». M. Kerrar a précisé que «toutes les activités de Biopharm respectent les standards internationaux de production GMP (bonnes pratiques de fabrication), ce qui a fait de ce laboratoire algérien le partenaire idéal pour AstraZeneca dans cette joint-venture». Créé en 1992, le groupe Biopharm emploie actuellement 1 350 personnes, dont un tiers sont des scientifiques. Il dispose, depuis 2005, d’une unité de production d’une capacité de 50 millions d’unités de vente par an. Le groupe a réalisé en 2010 un chiffre d’affaires de 19 milliards de dinars. Pour sa part, M. Tarek Rabah, vice-président d’AstraZeneca pour la région Afrique et Moyen-Orient, a déclaré que «cet accord démontre concrètement que nous avons en Algérie un engagement et une vision qui s’inscrivent dans le long terme. Il reflète notre stratégie visant à créer et soutenir notre croissance dans les marchés émergents et participe à l’amélioration de la santé en assurant aux patients algériens la disponibilité de produits innovants». D’après lui, «le groupe AstraZeneca souhaite, à travers cette alliance, pérenniser ses activités en Algérie, grâce à une relation de distribution déjà existante qui a fait de Biopharm un partenaire de grande valeur», a-t-il encore mentionné. M. Tarek Rabah a par ailleurs noté que les décisions de AstraZeneca «vont dans le sens de la politique algérienne de modernisation et de développement de l’industrie pharmaceutique, avec l’objectif de produire des médicaments de qualité supérieure qui apporteront une différence significative pour la santé des patients en Algérie». AstraZeneca est un groupe pharmaceutique de renommée internationale, qui opère dans une centaine de pays et ses médicaments innovants sont utilisés par des millions de patients dans le monde. Ses activités sont axées essentiellement sur la recherche, le développement et la commercialisation de médicaments destinés au traitement des pathologies gastro-intestinales, cardiovasculaires, neurologiques, inflammatoires, oncologiques et infectieuses.